Après une modification du système judiciaire, les criminels sont jugés dans les sept jours qui suivent leurs méfaits : sept jours durant lesquels le public de l’émission de télévision « Chacun sa voix » vote pour déterminer s’ils sont innocents ou non. Si la population les désigne coupables, la sanction est simple : la chaise électrique les attend dans la cellule dédiée au septième jour de détention.
Martha, seize ans, est la plus jeune à subir ce nouveau système, mais impossible d’y échapper : elle a avoué avoir tué Jackson Paige, la plus populaire des stars de télé-réalité. Dans sept jours, Martha saura si elle va vivre, ou mourir.
Au premier regard, Cell. 7 pourrait manquer d'originalité : ce système politique peu égalitaire sur fond de télé-réalité rappellera plusieurs romans parus ces dernières années, de type Hunger Games pour ne citer que lui. Mais heureusement, ce sentiment de déjà-vu n'empêche pas d'apprécier Cell. 7. En effet, Kerry Drewery parvient à accrocher le lecteur, grâce à son style d'écriture qui confère à son récit un dynamisme plaisant. L'alternance des points de vue permet également d'avoir une vision plus globale : les extraits d'émissions de télévision rythment tout le roman et parsèment le roman de pistes de réflexion sur la notion de justice : un procédé plus démocratique est-il forcément plus juste ?
Concernant les personnages, j’ai beaucoup aimé Martha : forte et fragile à la fois, avec des failles, l'adolescente est crédible à nos yeux et il est facile de se retrouver en elle. Elle désire changer les choses tout en étant consciente des sacrifices que cela implique. Et si l’héroïne est bien développée, j’ai trouvé dommage que les personnages secondaires soient aussi peu exploités, à la limite de la figuration. J’espère que le tome deux les développera davantage !
Cependant, malgré un avis globalement positif sur le roman de Kerry Drewery, Cell. 7 donne parfois dans la caricature et manque de nuances : ici, les pauvres sont forcément gentils et les riches méchants. Les deux présentateurs de l’émission « Chacun sa voix » incarnent parfaitement ce côté « too much » : entre l'homme séducteur et la présentatrice froide et sans cœur, j’ai parfois eu un peu de mal. La fin pourra elle aussi décevoir, j’aurais aimé une autre conclusion (mais je ne vous dis pas laquelle pour ne pas spoiler !).
Malgré tout, Cell. 7 reste une lecture que je vous recommande : sans être le livre du siècle, on passe un bon moment en sa compagnie. Je découvrirais la suite avec plaisir, impatiente de voir ce que Kerry Drewery nous réserve !
Cell 7 de Kerry Drewery
Edition Hachette
380 pages - 18€
♪ Muse - Revolt ♪