Dès qu'on m'en a parlé, Belle Époque m'a intrigué : premier roman historique paru dans la Collection R, il me tardait de le lire.
Maude vient de quitter sa Bretagne natale pour Paris, la ville où tous ses rêves pourront se réaliser. Mais arrivée dans la capitale, la jeune fille déchante rapidement : elle a du mal à trouver du travail et malheureusement les factures ne se paient pas toutes seules. Ce n’est pas du tout le Paris magique qu’elle imaginait. Désespérée, elle répond à une annonce plutôt mystérieuse pour « un ouvrage facile » et se rend vite compte que ce qu’on lui demande, c’est de mettre sa laideur à disposition des riches pour les mettre en valeur. Maude n’a pas le choix, elle accepte le poste ingrat qu’on lui propose.
Belle Époque est librement inspiré de la nouvelle « Les repoussoirs ». Allait-il me réconcilier avec Emile Zola qui m’a traumatisé avec son Assommoir durant le lycée ? Et bien, oui, Elizabeth Ross a réussi ce pari. Lors du Salon de Montreuil, Glenn Tavennec, le directeur de la Collection R, m’a conseillé de commencer par la nouvelle originale qui a été insérée à la fin du roman. Grâce à son conseil, j’ai pu totalement m’imprégner de l’idée de départ, et à partir de là, j’avais toutes les clés en main pour apprécier pleinement l’histoire d’Elizabeth Ross.
Dès le début de ma lecture, je m’attendais à une réécriture et je dois dire que j’ai vraiment été agréablement surprise. Finalement, la nouvelle fait une bonne introduction au roman. L’auteur conserve l’ambiance et le style de tout en développant les aventure de Maude Pichon, une héroïne inventée qui répond à l’annonce de Durendeau. Ce que j’ai aimé dans Belle Époque, c’est que l’auteur ne se contente pas de reprendre une idée qu’a eu, au siècle dernier, un écrivain reconnu. Elizabeth Ross a su garder l’âme, la plume de Zola. Les descriptions sont riches sans être lourdes. On se laisse transporter sans mal dans le Paris du début du XXème siècle
Pour autant, les thèmes abordés sont d’actualité : la confiance en soi, l’amitié, la vanité, le culte de la beauté restent des valeurs phares de la société contemporaine. En échange de quelques pièces, Maude est prête à tout, comme certains se ridiculisent dans des émissions de téléréalité pour devenir une célébrité. Finalement, Les repoussoirs est vraiment une histoire sans âge.
Belle Époque nous amène donc à réfléchir sur la beauté. Le roman d’Elisabeth Ross se veut profond mais léger : on réfléchit en passant vraiment un agréable roman. En faisant des recherches, j’ai pu voir que Belle Époque est le premier roman de l’auteur, cela s’annonce vraiment prometteur pour la suite : on m’a offert un voyage dans le temps et même si ce n’était pas l’époque rêvée pour une femme, j’ai vraiment adoré ce bond dans le passé, et je suis tombée amoureuse de ce Paris où tout semblait possible.
« Mon cœur s’emballe. Paris : ma ville s’étend à mes pieds, belle et orgueilleuse. C’est une belle époque, ma Belle Époque à moi. »
Belle Époque d'Elizabeth Ross
Edition : Collection R
418 pages - 17€90
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