Avant ma lecture de Saba, Ange de la mort, je pensais que je commencerai ma critique par une phrase du style « si vous aimez les dystopies, Les chemins de poussière – Tome 01 – Saba, Ange de la mort est fait pour vous ». Mais finalement, je ne le dirais pas. On a parfois de drôles d’aprioris sur un livre qu’on n’a pas encore lu. Malgré la critique positive d’Amadis, je n’avais pas l’intention de lire Saba : je ne voulais pas commencer une énième série littéraire. Elle a fini par me convaincre : j’ai emmené Saba en vacances et je ne l’ai pas regretté !
Dans la contrée de Silverlake, Saba vit des jours difficiles avec son père, sa petite sœur, Emmy et surtout avec Lugh, son frère jumeau dont elle est très proche. Quand celui-ci se fait mystérieusement enlever par des cavaliers, Saba lui promet de le retrouver. Commence alors un long périple pour la jeune fille, qui n’avait jamais quitté sa maison natale.
Tout d’abord, il est vrai que j’ai eu du mal à me faire à la plume de l’auteur. Pas de négation, très peu de ponctuation, des dialogues intégrés à la narration, sans guillemets ou tirets, c’était pour le moins perturbant. Cependant, une fois qu’on a pris l’habitude, le texte n’en est que plus fort. On a l’impression d’écouter une histoire : celle de Saba, une jeune fille prête à tout pour retrouver son frère. L’héroïne a un caractère fort et nous rappelle la Katniss Everdeen des Hunger Games. Katniss voulait protéger sa jeune sœur, Saba veut sauver son frère. J’ai aimé la relation qu’a Saba avec sa jeune sœur, Emmy, une relation complexe qui évoluera au fur et à mesure : difficile, en effet, de résister à cette petite sœur casse-pied et collante ! D’autres personnages m’ont également marqués, il y a bien sûr Jack (comment ne pas le citer ?), cet homme qui ne laissera pas notre héroïne indifférente, mais il y a également Maev, qui est à la tête des Aigles Libres, un groupe qui pourrait être comparée aux Amazones.
En rédigeant Saba – Ange de la mort, Moira Young a écrit ici bien plus qu’une dystopie. Elle a su intégrer au texte des évènements appartenant à notre passé tout en donnant une cohérence à l’histoire qui se passe, rappelons-le, dans le futur : les combats organisés par le Roi nous rappellent fortement les combats des gladiateurs qui avaient lieu dans la Rome Antique. L’ambiance du livre a, par la suite, clairement un goût de Western. Ce livre est donc très visuel, on entre facilement dans l’histoire avec une certaine difficulté, je l’avoue, à reposer le livre entre temps. Moira Young donne donc un nouveau souffle à la dystopie.
Ce livre est un véritable coup de cœur et je remercie Amadis de m’avoir presque forcé à le lire !
Les chemins de poussière – Saba, Ange de la mort de Moïra Young
Editions Gallimard jeunesse
382 pages – 16€