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a little matter whatever

Entre imaginaire et réel, bienvenue chez moi.Critiques et actualités littéraires, coups de coeur et découvertes. J'espère que vous trouverez votre bonheur. N'hésitez pas à partager vos avis ou à me contacter si besoin (alittlematterwhatever[at]gmail[point]com). A bientôt !

Un livre venu d'ailleurs.

Publié le 7 Juillet 2011 par alittlematterwhatever in Critiques littéraires, Gallimard, Jean-Claude Mourlevat

"Nous sommes... dans le monde. C'est vous qui n'y êtes pas vraiment. Les gens d'ici ne croient pas en vous, d'ailleurs, et c'est très mal considéré d'y croire. Si j'en parlais, je passerais pour une folle et on me soignerait. Comme ceux qui prétendent voir des fantômes ou de extraterrestres chez vous. En fait, vous êtes un fantôme pour moi. N'empêche que je crois en vous."

Un monde parallèle, un univers sous contrôle, aseptisé et sans surprise. Voilà où se rend Anne. Sa soeur a disparu il y a un an et depuis aucune nouvelle à part cette étrange message
:
"

Anne... Anne... c'est moi... c'est Gabrielle... viens... Campagne... route de Montbrison... Campagne... Au secours... Au secours...
cheval"

L'
aventure commence, Anne part sauver sa soeur dans ce monde si hostile pour les Terr
iens. 

C'
est donc avant un grand plaisir que j'ai ouvert le livre. J'avais adoré le monde que Jean-Claude Mourlevat avait créé dans "Le chagrin du roi mort". Le résumé de Terrienne m'avait de suite conquise et je n'ai pas été déçue. Les personnages, l'histoire, l'ambiance, tout m'a plu. Dès les premières pages, on se laisse emporter dans ce mélange de sentiment : l'inquiétude pour Gabrielle, la soeur de Anne ; La fascination pour ce nouveau monde. Car plus que l'histoire, je me suis laissée emporter pas l'univers imaginé par l'auteur. Qui ne s'est jamais demandé comment serait le monde si tout était "blanc"? Pas de variable, pas de fantaisie, pas de courbe. Tout est rectiligne, carré, propre, homogène. Les sentiments sont bannis, les contacts prohibés. Plus on tourne les pages, plus on se sent oppressé par ce monde supposé parfait. On avance à tâtons avec Anne, ne sachant pas de quoi les prochaines lignes seront faites - Pour certains passages, j'étais plutôt en colère contre vous, Monsieur Mourlevat. Mais j'ai continué de tourner les pages sans pouvoir m'arrêter. Je lisais avec cette envie de réécouter
Keane. Je voulais tout savoir, connaître le dénouement de l'histoire. Autant vous prévenir, il est difficile de refermer le livre avant la fin. 

L'ambia
nce du livre m'a schotché mais pas seulement. Les personnages sont tout aussi fort. Anne, bien sûr, sa force de caractère, sa sensibilité, parfois enfant, parfois adulte. Etienne Virgil, le grand-père dont on rêve tous. Gabrielle, la soeur d'Anne, notre soeur, notre combat. On veut la sauver, la protéger. Il faut dire qu'il est facile de les aimer. Selon les chapitres, l'auteur adopte différents points de vue, tantôt Anne, tantôt Bran, le tout bien sûr en toute subtilité sans que ça soit perturbant. Jean claude Mourlevat arrive à faire des personnages secondaires, des héros à part entière. Je pense à Madame Stormiwell et à Torkensen que j'ai particulièrement appréciés. Ces êtres venus d'ailleurs apportent une touche de fantaisie sur le tableau blanc qu'est leur monde. Grâce à eux, on se sent terriblement vivant. On inspire, on expire, on écoute, on sent. Il y a des livres qui nous font réaliser à quel point la Terre grouille de vie, que tout ce qui nous
entoure est un 
mi
racle en soit. 

J'ai refermé ce livre avec nostalgie, je ne voulais pas qu'il s'arrête, je voulais suivre leur histoire encore : au bout de quatre cents pages, je ne pouvais croire que Terrienne ait livré tous ses secrets.
 

Terrienne de Jean-Claude Mourlevat.
Edition : Gallimard Jeunesse.
386 pages - 16

 

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