Quand j’ai lu le résumé de Sœurs pour la vie, je l’ai trouvé intrigant, même si la couverture rose m’avait un peu rebuté. Je me suis alors souvenue du dicton qui veut « qu’on ne juge pas un livre à sa couverture ». On devrait toujours se fier aux vieux proverbes !
Ted et Ava, bien que sœurs, sont très différentes : Ava, l’ainée, est une fashionista invétérée, Ted la benjamine n’y connaît rien à la mode et se contente d’attraper un T-shirt et un pantalon pour s’habiller. Leur quotidien bascule lorsque les médecins détectent chez Ava un cancer des organes lymphatiques (qui produisent les globules blancs). Au même moment, la jeune Ted est repérée par une agence de mannequinat. Peu enthousiaste, l’adolescente se laisse pourtant embarquer dans cette expérience incroyable, pour faire plaisir à sa grande sœur, malade. Grâce à cela, les deux jeunes filles se rapprochent mais la carrière naissante de Ted ne va-t-elle pas à terme les éloigner ?
Pour être tout à fait honnête, j’ai commencé ma lecture pour le moins sceptique. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, Sœurs pour la vie était le premier livre que je découvre de la collection Bloom. Finalement, le roman de Sophia Bennett a été une bonne surprise. Sœurs pour la vie traite d’un sujet déjà abordé une multitude de fois : la maladie. Mais ici, ce n’est pas la personne malade qui est au centre de l’histoire mais quelqu’un de son entourage et j’ai trouvé ce parti pris vraiment très intéressant. Si la vie n’est pas facile pour Ava, elle ne l’est pas non plus avec Ted. J’imagine ce que ça doit être, de voir quelqu’un qu’on aime souffrir ainsi. Je m’attendais à être émue, après tout, on parle de maladie, de cancer, mais je ne pensais pas l’être comme ça : la condition d’Ava m’a touché, c’est indéniable, mais j’ai surtout été marqué par les sentiments de Ted.
« Si l'infirmière du collège me posait à nouveau la question, je dirais que je me sens une fois de plus coupable. Coupable d'être en aussi bonne santé alors que ma soeur a un tube en plastique qui lui sort de la poitrine. Si je pouvais partager sa maladie avec elle et être touchée pour moitié par une méchante infection ou si nous pouvions avoir chacune une jambe cassée, je n'hésiterais pas un seul instant. Seulement personne ne m'a rien demandé. Je n'appartiens pas à cette équation. Par conséquent, je la boucle et m'efforce de ne pas énerver un membre de la famille plus qu'il ne l'est déjà. »
La mode devient alors pour Ted un moyen de fuir ses problèmes quotidiens en faisant, en plus, plaisir à sa sœur. Ce mix mannequinat/maladie me faisait un peu peur, surtout le côté fashion en fait. Je ne suis pas vraiment fan des romans trop girly et je craignais que Ted atterrisse au pays des bisounours : photos, star, soirée, luxe… Mais heureusement, l’auteur nous montre la réalité du métier et non pas une version édulcorée : casting interminable, photographes exigeants, concurrence décourageante, bref, un métier pas facile. Sœur pour la vie n’était donc pas qu’un livre centré sur le glam’ et les paillettes, j’ai donc pu le lire tranquillement et si certains passages sont parfois un peu long, on suit sans difficulté les aventures de notre top model en devenir.
Le roman de Sophia Bennett est donc un concentré d’émotions, basé sur une relation forte et touchante entre les deux sœurs : les histoires d’amour ont été éclipsées et c’est une bonne chose que de voir qu’il y a plus important que les amourettes. Et si j’ai versé ma petite larme, Sœurs pour la vie se veut également être une histoire bourré d’humour. Si vous voulez sourire et être émue, je vous conseille de vous précipiter chez votre libraire.
Je remercie chaleureusement les éditions Hachette pour cette jolie découverte, un roman que je n’aurais pas forcément lu de moi-même et qui finalement m’a bouleversé.
Soeurs pour la vie de Sophia Bennett
Edition Hachette (Collection Bloom)
384 pages - 12,90€