Il y a certaines choses que je ne peux dire à personne, sauf à ceux qui ne sont plus là.
Le résumé de Love letters to the dead m’avait fait frissonner. Les avis positifs de la blogosphère ont fini par me convaincre de ne pas faire trainer cette lecture.
Tout commence par un sujet de rédaction : écrire une lettre à une personne décédée. Laurel adresse alors une lettre à Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana, le groupe préféré de May, sa sœur morte quelques mois plus tôt. Mais l’adolescente ne s’arrête pas au devoir et continue sa correspondance avec Kurt, Amy Winehouse, Janis Joplin et bien d’autres encore. Laurel leur raconte son quotidien, son deuil, le lycée, son premier amour…
Ses yeux étaient comme ta voix : les clés d'un lieu niché au fond de moi et dont le verrou peut sauter à tout instant.
Déchirant… S’il y avait un mot pour décrire Love letters to the dead, ça serait bien celui-ci. A travers ma lecture, j’ai eu l’impression de faire le deuil de May. J’ai beaucoup aimé Laurel. On ne peut que s’attacher à elle. Elle est complètement paumée et le fait d’être amoureuse ne lui fait pas oubliéer sa sœur : l’admiration que voue notre héroïne à son aimé est émouvante mais Love letters to the dead est avant tout une lettre d’amour qu’écrit Laurel à May.
Je crois que perdre quelque chose qui nous est très cher, c'est comme se perdre soi-même. C'est pour ça qu'à la fin elle a même du mal à écrire. C'est tout juste si elle sait encore comment faire. Parce qu'elle ne sait plus très bien qui elle est.
Certes, l’histoire ne brille pas par son originalité : une adolescente qui perd sa sœur, c’est du déjà vu (Deux filles sur le toit, Fais un vœu ou encore Le ciel est partout de Jandy Nelson…). Mais ici, l’auteur excelle grâce à la qualité de sa plume. J’ai adoré lire les lettres de Laurel. C’est très intrusif : il y a un côté voyeur qui fait que l’on se sent mal à l’aise mais en même temps, l’histoire est tellement prenante que l’on s’accroche aux pages que l’on tourne. J’ai pleuré de nombreuses fois face au désarroi de l’héroïne et si j’ai eu un peu peur concernant les amis de Laurel que j’ai d’abord trouvés très caricaturaux, l’auteur va au-delà des apparences et ils m’ont finalement beaucoup plu. Les parents de la jeune fille m’ont aussi également touché.
Mais la vie, c'est autre chose. On ne peut jamais être sûr du résultat, même si on fait tout comme il faut. La vie, elle vous joue des tours.
Love letters to the dead a donc été un gros coup de cœur. Il faut dire que je suis assez friande de romans de ce genre qui arrivent toujours à faire battre mon petit cœur plus vite. Le roman d’Ava Dellaira se distingue par sa forme. Si vous pensez qu’une chanson peu changer une vie et si vous cherchez une histoire qui vous fera ressentir quelque chose, ne cherchez pas plus loin, Love letters to the dead est fait pour vous!
Comme les murs sont tapissés de photos de magazines, ils ne s'arrêtent pas là où, normalement, les murs s'arrêtent. Ils s'ouvrent sur le dehors, sur des rêves d'ailleurs.
Love letters to the dead d’Ava Dellaira
Edition Michel Lafon
319 pages – 16,95 €
A mon avis, soit on rumine ses malheurs toute sa vie, soit on essaie de s'en sortir avec ce qu'on a.